Le mardi 12 septembre 2017

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La société australienne Variscan mines souhaite avancer en Bretagne, malgré selon elle un manque de clarté politique. Pour la Région, la situation reste bloquée.

Repères

Les projets miniers en Bretagne

Trois permis d’exploration bretons ont été accordés par l’État à la société australienne Variscan mines entre 2014 et 2015 : Silfiac, Merléac et Loc Envel. Ces permis n’autorisent pas l’exploitation, mais l’étude des sous-sols concernés soit plusieurs centaines de kilomètres². Ils permettraient, si les résultats d’explorations sont concluants, de créer des mines pour trouver divers métaux précieux tels que du zinc, du cuivre ou encore du plomb.

Fort potentiel d’exploration à Merléac pour Variscan

Lundi, sur son site internet, la société Variscan mines a publié le rapport d’une évaluation technique indépendant, réalisé par CSA Global, société australienne, consultante en industrie minière. « Le potentiel d’exploration est considéré comme très élevé pour le projet de Merléac », explique le consultant qui voit également des perspectives de gisements intéressants au-delà de la Porte-aux-Moines, site de la commune de Merléac où trois forages à venir avaient déjà été annoncés. Il pourrait y en avoir dans les communes de Gausson, et de Ploeuc-l’Hermitage, inscrites dans les 411km² du permis de Merléac, pour un total de 1 900 mètres de forages, « comprenant deux trous profonds de 500 mètres chacun ».

Un manque de clarté politique ?

Stewart Dickson, directeur général de Variscan mines Ltd se félicite des résultats donnés par cette évaluation mais déclare également que la société est « extrêmement frustrée par le manque de clarté politique qui faciliterait le développement du projet de Merléac ». Pourtant, le département des Côtes-d’Armor a exprimé son vœu d’abrogation des permis miniers, tout comme la Région. Thierry Burlot, vice-président de la Région en charge de l’écologie affirme qu’il n’y a pour le moment « aucune autorisation pour que Variscan puisse avancer ses travaux. La situation est bloquée pour la société qui doit malgré tout rendre des comptes à ses actionnaires internationaux ».

Une fronde centre bretonne

L’association Vigil’Oust, basée autour du permis de Merléac, mène depuis plusieurs années un combat contre l’exploration et l’exploitation minière. « Variscan Mines, vient d’annoncer la poursuite de l’exploration minière sur le permis de Merléac avec l’annonce de forages à la Porte-aux-Moines, et des recherches poussées sur Les Essarts, La Prise Malard, Les Forges, et Gausson », note l’association qui s’inquiète que le gouvernement « ne s’exprime toujours pas sur l’avenir des titres miniers accordés ou en cours d’octroi ». L’association ira à Bayonne ce samedi 16 septembre, pour soutenir les opposants basques, qui refusent un projet de mine d’or dans le pays d’Espelette, projet piloté par la société Sudmine. « Nicolas Hulot doit obtenir un arrêt définitif »

Deux questions à…René Louail, ancien conseiller régional Europe écologie Les Verts.

Comment jugez-vous la situation des projets miniers en Centre-Bretagne ?

Elle est grave, il y a une grande inquiétude. Le 21 juin dernier, la Région, représentée par Olivier Allain et Thierry Burlot et le député Marc Le Fur accompagnait une délégation de Vigil’Oust, association contre les projets miniers, à l’Élysée pour en demander l’abrogation et réclamer une réunion interministérielle. Courant juillet, le responsable de Variscan mines a fait le tour des décideurs politique : Élysée, Nicolas Hulot à l’Écologie, Bruno Le Maire à l’Économie, et aussi le Quai d’Orsay, qui joue un rôle énorme, mais dans l’ombre, pour les projets miniers. Il a demandé la même chose. La situation a totalement été retournée. La demande est aujourd’hui du côté de Variscan.

Quelles en sont les conséquences ?

C’est extrêmement grave. Il y a des positions divergentes entre écologie, productivisme et libéralisme. La semaine dernière, Nicolas Hulot a présenté le projet de loi visant à interdire la production d’hydrocarbures. En même temps, deux permis d’exploration minière étaient accordés en Guyane et dans la région d’Espelette, c’est un non-sens ! On ne peut plus cacher les conséquences des mines sur la santé, sur l’eau… Et désormais, on apprend par Variscan qu’autour du permis de Merléac, plutôt qu’avoir trois forages comme annoncé, il y aura 1 900 mètres de forages. Donc que la zone de forage est étendue. Nicolas Hulot doit obtenir un arrêt définitif des projets miniers.